Nos indés ont du talent : rencontre avec Emilie Speight, Comunity Manager
« En prenant mon cas personnel, je n’aurais pas pu déménager au bout du monde et travailler où je voulais si j'étais toujours salariée. »
Émilie Speight
Pouvez-vous vous présenter ?
Je m'appelle Emilie. J’ai l’habitude de dire que j’ai un parcours un peu atypique parce que je suis passée par pas mal de secteurs. J’ai commencé en tant que professeure des écoles en région parisienne, ce qui n'a absolument rien à voir avec ce que je fais aujourd'hui. Ensuite, j'ai quitté l'Éducation nationale pour faire une école de commerce à Sophia Antipolis, dans le sud de la France. C’est grâce à cette formation que j’ai ensuite travaillé dans le marketing et l'événementiel sportif. J’ai eu l’opportunité de collaborer avec des organisations telles que le Paris-Saint-Germain, la Fédération Française de Rugby et l'A.S. Monaco.
J'ai par la suite intégré LA.SALLE.DE.SPORT with Reebok, il y a un peu plus de 4 ans, où j’occupe la fonction de directrice marketing. En parallèle, mon activité d'entrepreneure en tant que community manager s’est développée naturellement. Des entreprises voyaient le travail que je fournissais pour le HUB sportif, et voulaient du coup que je fasse “la même chose” pour leur business. Aujourd'hui, je suis 100 % indépendante, expatriée à Los Angeles, et je continue de travailler avec des boites françaises, dont LA.SALLE.DE.SPORT with Reebok, à plus de 9 000 km !
Existe-t-il une différence entre être entrepreneur aux USA et en France ?
Alors, il serait difficile de répondre à cette question parce que même si je suis aux États-Unis, je continue de travailler principalement, et même pour le moment exclusivement, qu’avec des clients français.
Il y a, par contre, une forme d’adaptation un peu obligatoire, dans le sens où je suis quand même sur la côte ouest des États-Unis, et c’est 9 h de décalage horaire avec la France. L’organisation, l’heure à laquelle nous fixons les visioconférences, les outils que j’utilise… autant de choses qui ont changé. Aussi, une chose que je n’avais pas prévue : ce décalage horaire me permet l’après-midi de travailler sur des tâches de fond sans être « dérangée » par toutes sortes de notifications. Ça change clairement ma manière de travailler. Ce que je faisais en 2 jours à Paris, je le fais en 3 heures à Los Angeles. Évidemment, lorsque je prendrai des clients aux États-Unis, mon organisation sera encore différente de celle d’aujourd’hui.
Comment appréciez-vous la place des femmes dans le domaine de l’entrepreneuriat ?
Il est clair que les femmes sont sous-représentées dans certains secteurs. Je pense par exemple à l’IT. Je n'ai jamais eu à travailler avec une femme développeur, et c’est bien dommage !
Dans le secteur de la communication, et plus précisément dans le microcosme qu’est le community management, j’ai eu l’occasion de rencontrer beaucoup de femmes souhaitant se lancer dans l’entrepreneuriat. Souvent, ce qui revient, c’est le manque de confiance en soi. Avant même de se lancer, beaucoup d’entre elles s’autocensurent par des pensées limitantes telles que « Je ne suis pas capable », « Suis-je vraiment légitime ? », « Je ne sais pas si je pourrais absorber une telle charge de travail ».
Malgré ça, je constate que les femmes sont de plus en plus nombreuses à se lancer dans l’aventure entrepreneuriale. Et on le remarque notamment sur Instagram ! On peut y voir se développer des success stories, des parcours de vie riches et inspirantes, des partages d’expérience, mais aussi beaucoup de solidarité. Le bon cocktail pour prendre confiance en soi et enfin se décider à se lancer !
Quels sont les véritables besoins des indépendants en termes d’outils et de dispositifs ?
De la part de l'État, les indépendants peuvent attendre peut-être un peu plus de clarté. Pendant la période COVID, des dispositifs d’aides ont été mis en place pour les micro-entrepreneurs. Je n’ai pas d’aversion particulière avec l’administratif, mais je dois avouer que c'était parfois un véritable casse-tête pour en saisir le fonctionnement. Mon conseil : prendre le temps de bien tout comprendre, ne rien laisser au hasard, et ne pas hésiter à s’informer auprès de personnes plus compétentes sur le sujet (je pense notamment aux conseils avisés de Florian Charpentier - @lamicro.byflo - qui décrypte toutes les dimensions de la micro-entreprise).
Il faut tout de même avouer que beaucoup de choses ont été simplifiées avec la création du statut micro-entrepreneur. Il devient de plus en plus facile de se lancer.
En termes d’outils, il y a pas mal de plateformes, telles que Blank, qui proposent des outils adaptés aux besoins des indépendants. Et c'est très bien, parce que ça simplifie pas mal de choses dans la gestion de la comptabilité et de la relation clients.
Plus on a de clients, plus il est impératif d’être parfaitement organisé (je pense notamment à l’édition de devis et de factures). Et c’est là toute l’importance des plateformes comme Blank. Elles permettent aux indépendants d’avoir de la visibilité et de gérer leur activité de manière optimale.
Mot de la fin ?
Si le statut d’indépendant a de plus en plus le vent en poupe aujourd’hui, c’est parce qu’il confère une certaine liberté aux professionnels. J'encourage toute personne, qui souhaite se lancer dans cette magnifique aventure qu’est l’entrepreneuriat, à franchir le cap. S’il n'est pas toujours simple de fermer la porte à un CDI et un salaire stable, vous pouvez, comme moi, cumuler les deux un certain temps, sous réserve que vos deux activités soient compatibles. Je vous recommande à ce sujet de vous renseigner sur le cumul salariat/entrepreneuriat afin d’éviter toute mauvaise surprise. J’ai pour ma part été 100 % transparente avec mon employeur lorsque j’ai créé mon statut de micro-entrepreneur. Quoi qu'il en soit, c'est vraiment quelque chose que je conseille quand on a la fibre entrepreneuriale et l'envie.
En prenant mon cas personnel, je n’aurais pas pu déménager au bout du monde et travailler où je voulais si j'étais toujours salariée. Voici donc l'un des innombrables avantages de l’entrepreneuriat : la mobilité. Être indépendant, c’est être libre d’aménager son emploi du temps, choisir son lieu de travail (dans son canapé, dans un café, sur une plage à Bali …), fixer ses tarifs et choisir ses clients.