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EURL ou SARL

Comment choisir entre EURL et SARL ?

En résumé

Les principales caractéristiques de l'EURL sont les suivantes :

  • Points forts : simplicité de gestion, imposition à l'impôt sur le revenu ou à l'impôt sur les sociétés, accès au régime micro sous conditions, simplicité administrative.
  • Points faibles : crédibilité limitée, statut pensé pour un associé unique.

La SARL se distingue quant à elle par les spécificités suivantes :

  • Points forts : possibilité de s'associer à plusieurs, crédibilité accrue, flexibilité fiscale, facilité de transmission.
  • Points faibles : complexité de gestion, coût de création et de fonctionnement, responsabilité des associés.

Vous souhaitez créer une entreprise à responsabilité limitée, mais votre cœur balance entre une EURL et une SARL. Comment choisir entre ces deux statuts ? Quel est l’intérêt de créer l’un plutôt que l’autre ?

Pour vous aider dans votre réflexion, nous décryptons les avantages et les inconvénients de l’EURL et de la SARL, et partageons nos conseils pratiques pour faire le bon choix en fonction de votre situation.

Focus sur les caractéristiques de l’EURL

L’Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée (EURL) est une société juridique qui ne comprend qu’un seul associé, qui peut être une personne physique ou morale.

Il s’agit en quelque sorte d’une version un peu « allégée » d’une société à responsabilité limitée (SARL).

Les avantages

L’avantage premier de l’EURL est sa simplicité de gestion : toutes les décisions sont prises par l'associé unique, ce qui facilite grandement les processus décisionnels. Pas besoin de consulter les autres associés pour les prises de décisions importantes, ce qui permet d’accélérer la mise en œuvre de nouvelles stratégies.

On peut ensuite citer la fiscalité de l’EURL :

  • Par défaut, l'EURL est soumise à l'impôt sur le revenu (IR) : les bénéfices de l'entreprise sont directement imposés auprès de l'associé unique, en même temps que ses revenus personnels. Cette option peut être avantageuse si le revenu global de votre foyer fiscal n’est pas trop élevé (en 2024, la tranche de revenus supérieure à 28 798 € est imposée à 30 %, celle supérieure à 82 342 € est imposée à 41 %, et au-delà de 177 106 €, le taux marginal d’imposition passe à 45 %). Notez que si vous choisissez l’IR pour votre EURL, vous pourrez avoir accès au régime micro-social (tant que vous en respectez les plafonds de chiffre d’affaires) et à ses taux de cotisations sociales réduits.
  • Il est également possible d'opter pour l'impôt sur les sociétés (IS) : cette alternative peut être intéressante notamment si les bénéfices sont réinvestis dans l'entreprise. Mais elle peut aussi vous permettre de bénéficier d'un taux d'imposition potentiellement plus avantageux puisque le taux normal d’IS est de 25 % (taux réduit à 15 % pour certaines entreprises).

Enfin, l’EURL se distingue par sa grande simplicité administrative :

  • La gestion courante est allégée et les obligations comptables sont moins lourdes que celles de la SARL, surtout si vous avez choisi le régime micro pour votre EURL.
  • La création d'une EURL est plus simple qu'une SARL puisque les formalités de constitution n’imposent pas de rédiger des statuts complexes ou de gérer les relations entre plusieurs associés.

<div class="emphase-rt search">Bon à savoir :</br>Dans une EURL, la responsabilité de l'associé unique est limitée au montant de son apport au capital (comme dans une SARL). En cas de difficultés financières, le patrimoine personnel de l’entrepreneur est donc protégé, sauf en cas de faute de gestion grave.</div>

Les inconvénients

L’EURL comporte quelques points faibles :

  • Elle renvoie une image moins crédible qu’une SARL : les partenaires commerciaux et financiers peuvent être plus frileux à lui accorder leur confiance. Par exemple, un organisme financier pourrait être plus réticent à accorder un prêt à une EURL plutôt qu'à une SARL, en raison de la présence d'un seul associé, ce qui peut être perçu comme un risque financier plus important.
  • C’est un statut qui ne permet pas d’entreprendre à plusieurs : si vous souhaitez agrandir l’entreprise et vous associer à d’autres entrepreneurs, vous serez contraint de faire évoluer votre structure.

La bonne nouvelle, c’est qu’une EURL peut se transformer en SARL, moyennant quelques démarches administratives et juridiques !

Les points forts et les limites de la SARL

La Société À Responsabilité Limitée (SARL) est un type de société commerciale, constituée d’au moins deux associés (et au maximum de 100 associés), qui peuvent être des personnes morales ou physiques.

Les avantages

Le premier atout de la SARL, en comparaison de l’EURL, est sans nul doute la possibilité de s’associer à plusieurs (entre 2 et 100 personnes), et ainsi de rassembler des compétences variées et de répartir les risques financiers.

D’autre part, une SARL est souvent mieux perçue par les partenaires commerciaux et les financiers :

  • Cette crédibilité accrue est due à la présence de plusieurs associés, ce qui suggère une structure plus solide et pérenne.
  • Les partenaires financiers considèrent en effet qu'une entreprise avec plusieurs associés aura une meilleure capacité à surmonter les difficultés financières et à assurer une continuité de l'activité.

La SARL offre également une certaine flexibilité fiscale :

  • Par défaut, elle est soumise à l'impôt sur les sociétés (IS), ce qui permet de bénéficier de taux d'imposition potentiellement avantageux sur les bénéfices.
  • Toutefois, il est possible pour une SARL d'opter pour l'impôt sur le revenu (IR), sous conditions (moins de 50 salariés, moins de 10 millions d’euros de chiffre d’affaires, etc.). Dans ce cas, chacun des associés sera directement imposé, en même temps que ses revenus personnels, sur sa quote-part des bénéfices.

Enfin, la SARL facilite la transmission des parts sociales :

  • Il est plus simple de céder des parts sociales dans une SARL que dans une EURL. En effet, dans une EURL, si l’associé unique cède 100 % de ses parts sociales, il devra transférer son entreprise au nouvel associé unique. S’il n’en cède qu’une partie, l’entreprise comptera plusieurs associés et devra donc être transformée en SARL.
  • Cette facilité de transmission peut être particulièrement avantageuse en cas de cession de l'entreprise à des tiers ou en cas de transmission familiale.

Les inconvénients

Les limites principales de la SARL par rapport à l’EURL sont les suivantes :

  • Sa complexité de gestion : les formalités administratives sont plus lourdes, et les prises de décisions étant collectives, cela peut ralentir la réactivité de l'entreprise.
  • Son coût de création et de fonctionnement : il est légèrement plus élevé que pour une EURL (rédaction des statuts, frais d’immatriculation, etc.). La création d'une SARL peut coûter en moyenne entre 500 et 1 500 €, contre 500 à 1 000 € environ pour une EURL. D’autre part, les obligations comptables et juridiques sont plus importantes, ce qui peut entraîner des coûts de fonctionnement plus élevés, notamment en termes de comptabilité et de gestion administrative.
  • La responsabilité des associés : elle est limitée à leurs apports respectifs au capital de la société. En cas de difficultés financières, les associés ne risquent donc de perdre que le montant de leur investissement initial. Cependant, cette responsabilité proportionnelle peut créer des tensions entre les associés, notamment si certains ont investi des montants significativement différents.

EURL ou SARL : récapitulatif

Vous hésitez encore ? Ce récapitulatif vous aidera à trancher !

Quand faut-il choisir de créer une EURL  ? Quand privilégier la création d’une SARL  ?
  • Vous souhaitez entreprendre seul.
  • Vous envisagez votre projet à court et moyen terme en étant le seul associé et êtes prêt à engager une transformation du statut juridique de votre entreprise pour la faire grandir.
  • Vous voulez avancer vite, en prenant les décisions seul.
  • Vous souhaitez pouvoir bénéficier du régime micro-fiscal, quitte à brider votre chiffre d’affaires, pour profiter de ses taux de cotisations sociales réduits et de sa simplicité de gestion.
  • Vous voulez entreprendre en association avec plusieurs personnes.
  • Vous envisagez de faire évoluer votre entreprise rapidement et potentiellement accueillir de nouveaux associés.
  • Vous êtes prêt à assumer plus de formalités et de discussions collectives, en contrepartie d’une meilleure répartition des responsabilités et des compétences.
  • Vous êtes prêt à endosser plus d’obligations comptables pour vous ouvrir des options en termes de flexibilité fiscale.

Mélanie Juhel Goossens

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