SASU vs Auto-entrepreneur : notre guide comparatif 2024
Vous êtes indépendant et vous souhaitez créer votre entreprise ? Vous hésitez probablement entre deux options : créer une SASU ou devenir micro-entrepreneur (ex auto-entrepreneur). Comment décider ? Quelles différences ? Quels sont les avantages et les inconvénients ? Le match SASU versus micro-entreprise : c’est par ici ! Blank vous donne toutes les réponses (avec des notations !) pour faire le meilleur choix.
Les avantages et inconvénients entre SASU et auto-entreprise
Micro-entreprise ou SASU : la création
Avant de commencer, il est essentiel de préciser que si la SASU (société par actions simplifiée unipersonnelle) est un statut juridique (on dit plutôt dans le langage courant une « forme » juridique), la micro-entreprise n'est pas un statut mais un régime. Ce régime fiscal et social simplifié a bien évolué depuis sa création. Il est désormais très majoritairement utilisé par les indépendants exerçant sous le statut de l’entreprise individuelle. Depuis 2017, il est aussi disponible pour une forme précise de société : l’EURL !
Il est tout à fait possible de cumuler la forme juridique de l’EURL (entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée) et bénéficier du régime fiscal simplifié de la micro-entreprise.
Micro-entreprise (ex auto-entrepreneur) ou SASU : les formalités de création
Simplicité de création : avantage auto-entreprise ⭐️⭐️⭐️
Comme nous venons de le dire, la micro-entreprise n’est pas un statut juridique. Exit les formalités nécessaires à la création d’une société (immatriculation, dépôt de capital, écriture des statuts, etc.). Pour créer une micro-entreprise, il suffit de faire une déclaration d’activité de micro-entrepreneur auprès d’un centre de formalité des entreprises ou sur internet (via le site autoentrepreur.urssaf.fr). Suite à quoi, vous recevrez par courrier un numéro SIREN qui vous permettra d'émettre des factures.
<div class="emphase-rt eclair">Attention :<br/>Suite à un changement de loi, vous devez ouvrir un compte pro dédié à l’activité de votre micro-entreprise si votre chiffre d’affaires dépasse les 10 000 € pendant deux années consécutives.</div>
Notre conseil : ne perdez pas de temps, et ouvrez tout de suite un compte pro en ligne ! Chez Blank, par exemple, nous proposons une offre sur mesure pensée pour les micro-entrepreneurs. Elle intègre assurances, assistance juridique comptable et fiscale, ainsi qu’un écosystème d’outils de gestion qui simplifie le pilotage de votre activité. Sachez également qu’en cas de contrôle fiscal, il est préférable de bénéficier d’un compte pro séparé pour bien distinguer votre patrimoine de celui de votre entreprise.
Dans le cas d'une création de SASU, il faut rédiger les statuts de la société, nommer un dirigeant et/ou un commissaire aux comptes, constituer un capital social puis faire un dépôt de capital social sur un compte professionnel bloqué, publier une annonce légale de constitution, déclarer des bénéficiaires effectifs... En résumé, les formalités classiques d’une création de société.
Sachez toutefois que dans le cas du capital social de la SASU, le montant est libre avec un minimum d’1 € symbolique. L’apport de fonds n’est donc pas un élément majeur de différenciation avec la micro-entreprise.
Micro-entreprise (ex auto-entrepreneur) ou SASU : le coût de création
Coût de création : avantage auto-entreprise ⭐️⭐️⭐️
L’immatriculation de la micro-entreprise est gratuite ! Sauf si vous exercez une activité d’agent commercial, auquel cas vous devez vous immatriculer au Registre Spécial des Agents Commerciaux (RSAC) pour un montant d’environ 27 €.
L’immatriculation de la SASU coûte en moyenne de 270 € à 1500 € en fonction de vos besoins. Pour la facture détaillée, comptez :
- Environ 40 € d’immatriculation au Registre des commerces et sociétés ;
- Environ 230 € pour le Registre des métiers (si vous êtes artisan, par exemple) ;
- Environ 230 € pour la publication au journal d’annonces légales ;
- De 200 à 1000 € si vous faites appel à des experts-comptables ou des avocats pour vous conseiller.
Micro-entreprise (ex auto-entrepreneur) ou SASU : ouverte à qui ?
Universalité : avantage SASU ⭐️⭐️⭐️
En SASU, quasi toutes les activités sont accessibles, à l’exception :
- Des activités de santé ;
- Des agents artistiques ;
- Des agents touristiques ;
- Des débits de tabac.
Dans le cas de la micro-entreprise, son régime fiscal particulier la rend incompatible avec certaines activités :
- Les bénéfices agricoles ou les activités rattachées à la Mutualité Sociale Agricole ;
- Les activités relevant de la TVA immobilières (comme agent immobilier, par exemple) ;
- Les activités libérales relevant d'une caisse de retraite autre que la Cipav ou de l'assurance retraite, soit : professionnels de santé (médecin, infirmier...) ou du droit (avocat, experts-comptables…) ;
- Les officiers publics et ministériels ;
- Le commerce de véhicules neufs ;
- Quelques activités financières (opérations sur les marchés à terme, sur les marchés d’option négociable, sur les marchés de bon d’option) ;
- Les activités artistiques dont la rémunération provient des droits d'auteur, la production littéraire ou scientifique.
En sachant toutefois que SASU et micro-entreprise sont toutes deux accessibles aux demandeurs d’emploi, aux étudiants et aux personnes retraitées.
Micro-entreprise (ex auto-entrepreneur) ou SASU : l’activité au jour le jour
Micro-entreprise ou SASU : la protection sociale
Couverture sociale : avantage SASU ⭐️
Côté protection sociale, le micro-entrepreneur est un travailleur non salarié affilié à la Sécurité sociale des indépendants. Ses cotisations sociales sont proportionnelles à son chiffre d’affaires et prélevées par l’URSSAF en fonction de son activité. Si le chiffre d’affaires est nul, la protection sociale est impactée, c'est-à-dire les indemnités journalières, les allocations et les droits à retraite.
Pour la SASU, la protection sociale de l’associé unique est celle d'un « assimilé salarié », c’est-à-dire affilié au régime général de la Sécurité sociale. Elle est proportionnelle à sa rémunération, qui est fixée dans les statuts. Ainsi, les taux de remboursement des soins, des indemnités journalières et des prestations familiales de la Caisse d’Allocations familiales sont similaires. En revanche, il serait opportun de souscrire à une assurance chômage et prendre un régime de retraite complémentaire.
Micro-entreprise (ex auto-entrepreneur) ou SASU : le chiffre d’affaires
Seuil du chiffre d’affaires : avantage SASU ⭐️⭐️⭐️
Si le régime de la micro-entreprise a beaucoup évolué depuis 2009 (avec un allongement considérable du seuil de chiffre d’affaires), son CA reste un de ses inconvénients majeurs !
Ainsi, en 2024, son chiffre d’affaires annuel ne peut dépasser :
- 188 700 € pour les activités commerciales ;
- 77.700 € pour les prestations de service.
Si ces plafonds sont dépassés, le micro-entrepreneur bascule automatiquement dans le régime de droit commun de l’entreprise individuelle. Il perd son droit à une comptabilité simplifiée et doit éventuellement déclarer la TVA.
Dans le cas de la SASU, pas de plafond maximum. Peu importe le montant du CA, le régime fiscal de la société n’est pas impacté.
Micro-entreprise (ex auto-entrepreneur) ou SASU : la comptabilité
Obligations comptables : avantage auto-entreprise ⭐️⭐️⭐️
C’est un des signes distinctifs de la micro-entreprise ! Les exigences en termes de comptabilité sont considérablement amoindries par rapport aux sociétés. Le micro-entrepreneur doit déclarer ses revenus, produire des factures et des devis et tenir des écritures comptables (via un cahier ou un document numérique simple), et c’est tout !
<div class="emphase-rt search">Sauf dans le cas d’une activité de vente qui implique de tenir un registre récapitulatif de ses achats.</div>
La SASU, quant à elle, est une société commerciale. Elle doit donc tenir une comptabilité régulière jusqu’à la clôture de l’exercice (produire un bilan et établir des comptes, réaliser des inventaires…) et conserver précieusement tous les documents comptables avec les pièces justificatives pendant dix ans. Seul allègement possible : si l’associé unique est une personne physique, la SASU est exemptée de l’obligation de dépôt annuelle d’un rapport de gestion.
Micro-entreprise (ex auto-entrepreneur) ou SASU : peut-on s’associer ?
Possibilité de s’associer : avantage SASU ⭐️⭐️⭐️
Le micro-entrepreneur a la particularité d’être seul : impossible de s’associer sans devoir changer de forme juridique. À l’instar de la SASU qui peut accueillir un ou plusieurs associés facilement... Mais elle n’est alors plus une SASU ! En accueillant de nouveaux arrivants, la SASU bascule dans une nouvelle forme. Elle perd le « u » de son acronyme (« unipersonnelle ») et devient sa « grande sœur », la SAS (société par actions simplifiées). Cette évolution ayant très peu d’incidence, on peut donc considérer que la SASU est une forme propice à l’accueil d’un ou plusieurs associés.
Micro-entreprise (ex auto-entrepreneur) ou SASU : le cumul avec le chômage
Cumul avec le chômage : avantage SASU ⭐️
Il est tout à fait possible d’être micro-entrepreneur et demandeur d’emploi. Seulement, ce cumul a un impact sur l’aide au retour à l’emploi (ARE). Si vous déclarez ne rien avoir perçu, vous touchez l’intégralité de votre ARE. En revanche, si vous déclarez un revenu, cette somme a un impact sur votre ARE qui est revu à la baisse par France Travail (ex Pôle Emploi).
Dans le cas du cumul SASU et chômage, vous pouvez décider de percevoir votre ARE dans son intégralité en ne vous versant pas de rémunération. Dans ce cas, votre SASU grandit, réalise des prestations et son patrimoine est préservé.
Micro-entreprise (ex auto-entrepreneur) ou SASU : l’imposition et le régime
Rentabilité : ça dépend !
La question de la rentabilité est plus complexe. Par exemple, comme nous l’avons vu plus haut, une SASU a plus d’obligations comptables. Elle peut donc avoir des frais bien plus élevés si elle fait appel aux services d’un expert- comptable.
De même, dans le cas du cumul chômage-SASU, cette dernière est la plus rentable, nous venons de le voir.
Contrairement à l'auto-entrepreneur, l'associé unique de la SASU peut récupérer des dividendes. Le patrimoine de la SASU est aussi mieux protégé en cas de défaillance.
Côté frais, un auto-entrepreneur ne peut pas déduire les montants de TVA qu'il paie lorsqu’il fait des achats professionnels, contrairement à la SASU, qui dispose d’un patrimoine professionnel.
Enfin, leurs régimes d'imposition sont très différents. La SASU relève de l’impôt sur les sociétés (IS), elle paie donc des impôts sur les bénéfices qu’elle réalise. Elle peut optimiser son imposition en réalisant des arbitrages « rémunération/dividendes » et déduire ses frais professionnels. La micro-entreprise relève de l’impôt sur le revenu, elle est donc imposée sur son CA. Quel que soit son régime fiscal (option pour le prélèvement libératoire ou barème progressif), elle ne peut déduire des frais ni optimiser son imposition.
Laquelle est la plus rentable : tout dépend de votre activité !
FAQ
Faut-il obligatoirement déposer un capital social pour ouvrir une SASU ?
Il est effectivement nécessaire de déposer un capital social pour ouvrir une SASU, mais le montant minimum est de 1 € symbolique.
Le régime de la micro-entreprise (ex auto-entrepreneur) convient-il à toutes les activités ?
Certaines activités sont exclues de la micro-entreprise : les activités agricoles, les activités libérales ne relevant pas de la SSI ou de la CIPAV, les activités immobilières et les activités dépendant de la Sécurité sociale des artistes auteurs.
Est-il possible de transformer une auto-entreprise en SASU ?
Si vous souhaitez passer du régime de la micro-entreprise (ex auto-entrepreneur) à la SASU, par exemple parce que votre entreprise grandit, ou que vous souhaitez vous associer, sachez que le transfert de votre activité vers une personne morale nouvelle (la SASU) est possible. Il vous faudra sans un premier temps créer votre SASU, transférer votre fonds de commerce vers cette nouvelle structure par voie d’apport ou de cession, puis fermer votre micro-entreprise.
À noter que la manœuvre inverse est impossible : on ne peut pas passer du statut de SASU à la micro-entreprise.
Est-il nécessaire d’avoir un compte pro pour ouvrir une SASU ?
Comme pour toute société, vous êtes tenu au moment de l’immatriculation de votre SASU d’ouvrir un compte professionnel afin d’y déposer le capital social de votre société, même s’il ne s’agit que d’un euro symbolique. L’ouverture de ce compte est une condition indispensable pour pouvoir obtenir votre immatriculation. Vous n’avez pas l’obligation de le conserver par la suite, mais il est fortement recommandé de la faire, de façon à séparer vos opérations personnelles de vos opérations professionnelles.
C’est la fin de ce match entre SASU et auto-entreprise 🏆 !
En conclusion : la meilleure forme, c'est celle qui s'adapte le mieux à vos besoins ! La SASU est plus appropriée si vous avez une idée de société bien en tête et que vous souhaitez un jour vous associer pour passer directement en SAS. Elle est accessible à tout un panel de métiers et permet de déduire ses frais professionnels. La micro-entreprise (ex auto-entrepreneur) est beaucoup plus simple et agile, avec très peu d’obligations comptables, idéal pour se lancer seul et tester une idée. Si vous êtes sûr de ne pas dépasser le seuil du chiffre d’affaires, allez-y les yeux fermés !
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