Devenir menuisier indépendant
Les métiers du bois connaissent un renouveau certain aujourd’hui. Grâce à leurs doigts de fée, les menuisiers sont très demandés pour bâtir des maisons en bois ou des meubles solides. Découvrez nos conseils pour devenir menuisier indépendant dans cette fiche métier.
Qu’est-ce qu’un menuisier ?
Le menuisier est un professionnel du travail du bois. Il intervient sur le second œuvre du bâtiment. Il peut ainsi fabriquer tous types d’ouvrages en bois : des meubles, des fenêtres, des escaliers, des portes, etc. Il peut collaborer avec d'autres professionnels du bâtiment comme le maçon ou l'architecte.
Le métier de menuisier est différent de 2 autres métiers du bois :
- L’ébéniste : c’est un artisan d’art. Il travaille le bois avec finesse pour créer des meubles uniques ;
- Le charpentier : il s’occupe de la charpente des constructions en bois de grande taille (ossature d’un bateau, d’une maison, etc.).
Les menuisiers peuvent avoir différentes spécialités :
- Le menuisier poseur-agenceur : il possède en plus les compétences pour installer les menuiseries qu’il crée ;
- Le menuisier spécialisé en art du bois : il réalise des ouvrages en bois dotés d’une dimension artistique comme des sculptures sur bois ;
- Le menuisier constructeur : il intervient dans la construction des bâtiments.
Zoom sur les métiers du bois
La filière bois est de plus en plus sollicitée aujourd’hui. Perçu comme un matériau noble, écologique et durable, le bois est très demandé par les clients. Pour répondre à la demande croissante, le secteur embauche de plus en plus de professionnels qualifiés.
Il faut savoir également que le métier de menuisier évolue. Depuis quelques années, les employeurs recherchent de plus en plus de menuisiers polyvalents. En plus du travail du bois, vous pouvez être amené à travailler d’autres matériaux comme le PVC ou l’aluminium.
Dans la grande majorité des cas, les menuisiers travaillent au sein d’entreprises de moins de 10 salariés. Environ 60% des entreprises sont constituées par une personne travaillant seule.
<div class="emphase-rt search">Selon le rapport de l’observatoire des métiers du BTP sur la filière bois-bâtiment de 2018, on recense environ 65 000 entreprises dans le secteur bois-bâtiment.</div>
Les missions quotidiennes d’un menuisier indépendant
Voici les tâches quotidiennes du menuisier :
- Analyser les besoins des clients ;
- Concevoir et réaliser les plans d’éléments en bois ;
- Choisir le bois adapté ;
- Découper les pièces en bois ;
- Fabriquer tous types d’ouvrages en bois ;
- Travailler d’autres matériaux que le bois comme le PVC ou l’aluminium ;
- Réaliser les finitions (poncer, teinter…) ;
- Poser des ouvrages en bois s’il a les compétences nécessaires, etc.
Les qualités nécessaires pour devenir menuisier
Le travail du bois nécessite certaines soft skills :
- De la précision : pour concevoir un ouvrage en bois, il est indispensable d’être minutieux et rigoureux. Les mesures doivent être prises au millimètre près pour fabriquer un ouvrage en bois de qualité ;
- De l’habileté : vous devez avant tout aimer le travail manuel. Il est également capital de bien maîtriser les matières premières avec lesquelles vous travaillez ainsi que les outils du menuisier ;
- Une bonne capacité de concentration : Vous êtes souvent amené à travailler de longues heures sur un même ouvrage. Lors du travail sur les machines, il est aussi important d’être vigilant pour ne pas se blesser.
Les compétences requises pour devenir menuisier
En tant que menuisier, vous devez maîtriser un ensemble de compétences techniques :
- Savoir utiliser les outils du menuisier (scie circulaire, fraiseuse…) ;
- Être capable de prendre des mesures et d’effectuer des tracés précis ;
- Connaître les différentes caractéristiques des bois qu’il utilise ;
- Maîtriser le dessin technique ;
- Connaître les différentes normes techniques (normes d’isolation phonique, etc.) et les règles de sécurité sur un chantier.
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Études et formations pour devenir menuisier
Devenir menuisier indépendant nécessite obligatoirement une qualification professionnelle. Deux possibilités s’offrent à vous :
- Avoir un diplôme dans la menuiserie ;
- Justifier d’au moins 3 années d’expérience dans le secteur de la menuiserie.
Les études pour devenir menuisier
La formation d’un menuisier commence après la 3ème. Vous pouvez effectuer un des CAP (certificat d’aptitude professionnelle) suivants :
- CAP menuisier installateur pour devenir menuisier poseur ;
- CAP menuisier en sièges ;
- CAP menuisier en aluminium-verre ;
- CAP menuisier fabricant de menuiserie, mobilier et agencement ;
- CAP constructeur bois ;
- CAP art du bois option marqueteur, tourneur ou sculpteur.
Le plus souvent, le CAP s’effectue dans un centre de formation des apprentis (CFA) ou dans un lycée professionnel. La voie du BEP (brevet d’études professionnelles) est également envisageable avec un BEP bois option menuiserie agencement.
Après le CAP, en tant qu’apprenti menuisier, vous pouvez poursuivre vos études jusqu’à :
- Un baccalauréat professionnel : bac professionnel technicien constructeur bois, etc. ;
- Un brevet professionnel : BP menuisier, etc.
Ensuite, une petite minorité de menuisiers continue en BTS (brevet de technicien supérieur). Par exemple : un BTS charpente et couverture ou un BTS développement et réalisation bois.
Il est également possible de se former au métier de menuisier chez les Compagnons du devoir. Les Compagnons du devoir sont une association d’ouvriers dispensant des formations d’excellence à plusieurs métiers manuels, dont celui de menuisier. Les étudiants y reçoivent une formation fondée sur l’apprentissage, la vie en communauté et les voyages à travers le tour de France du compagnonnage.
Les formations pour devenir menuisier
Si vous souhaitez vous reconvertir dans la profession, vous devez posséder une qualification professionnelle, car il n’est pas possible de devenir menuisier sans diplôme.
Vous pouvez vous former par la voie du titre professionnel (TP) comme un TP poseur-installateur de menuiseries, fermetures et équipements ou le TP menuisier aluminium. Le titre professionnel peut être réalisé en 8 mois dans les centres de l’AFPA (Agence pour la Formation Professionnelle des Adultes) contre deux ans pour un CAP.
Les autres diplômes comme le CAP menuiserie sont également accessibles à toutes les personnes souhaitant se reconvertir.
Autre possibilité, vous pouvez faire valoir votre expérience professionnelle dans le secteur de la menuiserie grâce à une validation des acquis de l’expérience professionnelle.
La rémunération d’un menuisier indépendant
Selon le site Batiactu, le salaire moyen annuel d’un menuisier salarié (CDD, CDI ou intérim) se situe autour de 19 840 à 26 800€ brut selon son expérience, soit entre 1 273 et 1 720€ net par mois.
En indépendant, un menuisier facture en moyenne 40€ de l’heure. Le menuisier indépendant peut gagner entre 1 600 et 2 400€ net par mois. En tant qu’indépendant, vous êtes susceptible de toucher un salaire plus élevé, mais tout dépend du nombre d’heures travaillées par semaine, de votre expérience et de votre notoriété.
Le statut le plus adapté pour devenir menuisier indépendant
Le menuisier exerce le plus souvent seul. Voici les statuts juridiques les plus adaptés à son activité.
L’entreprise individuelle de menuiserie
Le menuisier peut créer une entreprise individuelle de menuiserie (EI).
L’entreprise individuelle est une structure juridique simple à créer. Elle permet d’être imposé à l’impôt sur le revenu. Votre régime social est celui d’un travailleur non-salarié.
En revanche, votre patrimoine personnel n’est pas protégé. Vos créanciers professionnels peuvent donc saisir vos biens en cas de dettes professionnelles.
La société de menuiserie
En tant que menuisier, vous pouvez aussi opter pour la création :
- D’une société unipersonnelle : l’entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL) ou bien la société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU) ;
- D’une société pluripersonnelle : la SARL (société à responsabilité limitée) ou la SAS (société par actions simplifiée).
Dans les deux cas, la société limite votre responsabilité aux apports.
Entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL)
L’EURL est imposée à l’impôt sur le revenu. Vous pouvez néanmoins opter pour l’impôt sur les sociétés.
Votre régime social est celui d’un travailleur non-salarié. Vous serez amené à payer des cotisations sociales à hauteur d’environ 45% de votre rémunération.
La comptabilité d’une EURL est une comptabilité de trésorerie tant que vous restez en dessous de certains seuils de chiffre d’affaires. Les plafonds à ne pas dépasser sont de :
- 247 000€ de chiffre d’affaires hors taxes pour les prestations de services ;
- 818 000€ de chiffre d’affaires hors taxes pour l’achat/revente de marchandises.
Vous devrez :
- Tenir un grand-livre et un livre-journal ;
- Établir des comptes annuels.
Au-delà de ces montants, vous serez tenu à une comptabilité d’engagement nécessitant davantage d’obligations comptables.
Société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU)
La SASU est une structure plus souple dans son fonctionnement que l’EURL. Vous disposez notamment d’une plus grande liberté dans l’établissement des statuts de la société.
En SASU, le principe est l’impôt sur les sociétés. Une option pour l’impôt sur le revenu est possible mais reste limitée à 5 exercices comptables maximum.
Votre régime social en SASU est celui d’un assimilé-salarié. Ce statut est plus protecteur mais vous oblige à payer davantage de cotisations sociales (environ 80 % de votre rémunération).
La comptabilité de la SASU est la même qu’en EURL autrement dit une comptabilité de trésorerie.
Société à responsabilité limitée (SARL) et la Société par actions simplifiée (SAS)
Si vous souhaitez créer une entreprise avec d’autres personnes, il faut envisager de créer une société pluripersonnelle comme la SARL ou la SAS.
Pour créer une entreprise familiale pour vous associer avec d’autres membres de votre famille, optez pour la SARL qui propose une forme spécifique adaptée à cette situation : la SARL de famille. La SARL et la SAS sont imposées à l’impôt sur les sociétés. En revanche, la SARL de famille permet de choisir l’impôt sur le revenu.
Le régime social du dirigeant en SARL est celui d’un travailleur non-salarié. En SAS, vous serez assimilé salarié.
Être auto-entrepreneur menuisier
Il est possible d’adopter le régime de la micro-entreprise (ex auto-entreprise) en tant que menuisier. Il faut cependant que vous ayez choisi le statut juridique d’EI ou d’EURL. Ce n’est pas possible si vous avez opté pour la SASU, la SAS ou la SARL.
Quelles sont les particularités d’un auto-entrepreneur en menuiserie ?
La micro-entreprise vous permet de bénéficier d’un régime social et d’un régime fiscal à part.
- Le régime micro-social offre un taux de cotisations sociales de 22% de votre chiffre d’affaires hors taxes pour les prestations de services et de 12,8% de votre chiffre d’affaires hors taxes pour les activités d’achat vente de marchandises. De plus, vous êtes travailleur non-salarié.
- Le régime micro-fiscal vous permet de bénéficier d’un abattement forfaitaire pour frais professionnels de 50 % pour les prestations de services artisanaux. Vous êtes imposé à l’impôt sur le revenu. Enfin, vous êtes exonéré de taxe sur la valeur ajoutée (TVA). Voici les conditions pour bénéficier de la franchise en base de TVA.
- Réaliser moins de 34 400€ de chiffre d’affaires hors taxes pour les prestations de services.
- Réaliser moins de 85 800€ de chiffre d’affaires hors taxes pour l’achat vente de marchandises.
Dernier avantage du régime de la micro-entreprise, votre comptabilité est très simplifiée. Il vous faudra simplement tenir un livre des recettes et un registre des achats.
C’est donc un régime parfait pour commencer son activité. Attention néanmoins aux 2 inconvénients de la micro-entreprise :
- Elle ne permet pas de déduire vos charges professionnelles (achat d’outils…) de votre chiffre d’affaires ;
- Votre chiffre d’affaires ne doit pas dépasser 72 600€ brut par an pour les prestations de services et 176 200€ brut par an pour l’achat/revente de marchandises.
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Comment devenir menuisier ? Les démarches de création d’une entreprise ou d’une société de menuiserie
Pour créer une entreprise de menuiserie, commencez par remplir le formulaire de création d'entreprise sur le site du Guichet unique de l'INPI.Accompagnez ce formulaire des pièces justificatives nécessaires, à savoir :
- Une copie de votre pièce d’identité ;
- Un justificatif de domicile de l’entreprise ;
- Une déclaration sur l’honneur de non-condamnation ;
- Si nécessaire, une attestation de notification au conjoint marié ou pacsé attestant qu’il a bien été informé des conséquences des dettes professionnelles sur les biens communs ;
- Le formulaire JQPA (justification de qualification professionnelle artisanale) permettant de justifier de votre qualification professionnelle.
Votre dossier complet est à envoyer au Guichet Unique sur le site de l'INPI.
Créer une société comme menuisier
Pour créer une société, vous devez :
- Rédiger les statuts organisant le fonctionnement de la société ;
- Publier une annonce dans un journal d’annonces légales (JAL) pour informer autrui de la création de votre société ;
- Procéder au dépôt de capital sur un compte dédié à la société. Le montant du capital social est libre ;
- Remplir le formulaire de création d'entreprise sur le site du Guichet unique de l'INPI.
Les pièces justificatives suivantes complètent votre dossier :
- Une pièce d’identité ;
- Un justificatif de domiciliation de votre société ;
- Les statuts de votre société ;
- L’attestation de publication au sein du journal d’annonces légales ;
- L’attestation de dépôt des fonds ;
- La déclaration des bénéficiaires effectifs;
Votre dossier complet est à envoyer au Guichet Unique sur le site de l'INPI.
Créer une société comme menuisier
Pour créer une société, vous devez :
- Rédiger les statuts organisant le fonctionnement de la société ;
- Publier une annonce dans un journal d’annonces légales (JAL) pour informer autrui de la création de votre société ;
- Procéder au dépôt de capital sur un compte dédié à la société. Le montant du capital social est libre ;
- Remplir le formulaire de déclaration de début d’activité correspondant : M0 SARL pour l’EURL ou la SARL ou M0 pour une SAS ou une SASU.
Ces pièces justificatives suivantes complètent votre dossier :
- Une pièce d’identité ;
- Un justificatif de domiciliation de votre société ;
- Les statuts de votre société ;
- L’attestation de publication au sein du journal d’annonces légales ;
- L’attestation de dépôt des fonds ;
- La déclaration des bénéficiaires effectifs.
Le dossier complet est à envoyer sur le Guichet Unique.
<div class="emphase-rt search">Que vous optiez pour une entreprise artisanale ou pour une société artisanale, ces démarches sont réalisables en ligne sur le site guichet-entreprises.fr.</div>
Quelques spécificités propres au métier de menuisier
Souscrire aux assurances professionnelles
Un menuisier a l’obligation de souscrire à deux assurances professionnelles pour exercer son métier :
- La responsabilité civile professionnelle (RC Pro) : cette assurance couvrira les dommages causés aux tiers pendant l’exercice de votre activité professionnelle. Par exemple, si vous cassez un objet chez votre client en installant une menuiserie ;
- L’assurance décennale : l’assurance décennale permet de couvrir les dommages venant compromettre la solidité de l’ouvrage ou le rendant impropre à l’usage pendant 10 ans à compter de la livraison de l’ouvrage. Vous devez justifier de cette assurance avant même de commencer un chantier. Elle doit également être mentionnée sur tous vos devis et factures.
Ouvrir un compte pro dédié
Ouvrir un compte pro dédié à l’activité est obligatoire dès que votre activité dépasse les 10 000€ de chiffre d’affaires annuel pendant 2 années consécutives.
Afficher ses prix
Le menuisier a l’obligation d’afficher clairement ses tarifs. Ainsi, l’établissement d’un devis est obligatoire pour toute prestation supérieure à 150€.
Obtenir le label RGE (reconnu garant de l’environnement)
Ce label permet de valoriser votre savoir-faire en tant qu’artisan. Il s’adresse à tous les professionnels intervenant sur des chantiers de rénovation et d’amélioration énergétique. Le label RGE n’est pas obligatoire mais il permet aux particuliers de bénéficier d’aides financières et de déductions fiscales. C’est donc un argument certain pour obtenir plus de missions 😉.
Tableau récapitulatif : devenir menuisier
Avec l’engouement actuel pour les matières premières, les débouchés dans les métiers du bois ne devraient pas faiblir. Lancez-vous !