Devenir plaquiste indépendant
Le plaquiste est un professionnel du second œuvre du bâtiment. Il pose et assemble les matériaux nécessaires à l’isolation, à l’aménagement et aux finitions. Avec l’arrivée de nouveaux matériaux, ce métier évolue. Découvrez comment devenir plaquiste indépendant dans cette fiche métier.
Qu’est-ce qu’un plaquiste ?
Une fois le gros œuvre achevé, le plaquiste est chargé des travaux de finition, d’aménagement et d’isolation. Concrètement, il se charge de la pose de cloisons préfabriquées ou des plaques de plâtre sur les murs, les sols ou encore les plafonds. En ce sens, il peut être amené à collaborer avec un architecte, ou d'autres métiers du bâtiment tels les électriciens, les plombiers ou les couvreurs.
Généralement, le plaquiste exerce aussi comme plâtrier-plaquiste car les deux métiers sont complémentaires. Néanmoins, le plâtrier est spécialisé dans les travaux de plâtrerie et travaille principalement le plâtre.
Il existe également un plaquiste spécialisé : le plaquiste staffeur-ornemaniste. Il réalise des décors ou des ornements pour les bâtiments. Il peut ainsi concevoir des corniches, des moulures, des plafonds décoratifs, des rosaces, des cheminées, etc. Le staffeur-stucateur est quant à lui spécialisé dans les décors à base de staff (mélange de plâtre et de fibres végétales) ou de stuc (matériau à base de plâtre imitant le marbre).
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Zoom sur le secteur d’activité des métiers du plâtre et de l’isolation
Le métier de plaquiste est un métier du bâtiment et des travaux publics (BTP). Comme la plupart des professionnels du BTP, les plaquistes sont très demandés sur le marché de l’emploi. La profession offre de nombreux débouchés.
Selon l'APMP (Association pour la Promotion des Métiers du Plâtre et de l’isolation), il y aurait environ 35 000 entreprises dans la filière. Le besoin en renouvellement de main d’œuvre est d’environ 10% tous les ans.
Aujourd’hui, la profession évolue car elle doit s’adapter aux problématiques environnementales. Ainsi, le plaquiste est de plus en plus amené à utiliser des matériaux innovants afin d’améliorer les performances énergétiques des bâtiments sur lesquels il travaille.
Les plaquistes travaillent dans des petites entreprises artisanales, dans les grandes entreprises du BTP ou bien en tant qu’indépendant.
Les plaquistes indépendants peuvent d’ailleurs obtenir le label Qualibat RGE (« reconnu garant de l’environnement ») qui permet de faire bénéficier leurs clients d’aides financières pour leurs travaux de construction et de rénovation énergétique. Il faudra faire une formation et remplir les obligations légales et administratives vous incombant pour obtenir la certification.
Les missions du plaquiste indépendant
Le rôle d’un plaquiste au quotidien est de :
- Monter les cloisons ou les faux-plafonds ;
- Faire des enduits ;
- Isoler les constructions ;
- Poser les plaques ou les panneaux préfabriqués (bois, placo, aggloméré…) ;
- Réaliser les joints ;
- Poser les habillages des gaines techniques ;
- Lisser les surfaces pour préparer le travail du peintre en bâtiment ;
- Concevoir et poser les éléments de décors (moulures, rosaces, etc.).
Les qualités nécessaires pour devenir plaquiste
Un bon plaquiste doit posséder les aptitudes suivantes :
- Le sens du détail : le plaquiste est un des derniers professionnels à intervenir sur le chantier. Afin de fournir un travail de qualité, il doit être rigoureux et méticuleux. S’il se spécialise comme staffeur-ornemaniste, il devra posséder un sens esthétique développé pour réaliser des décors ;
- De l’endurance : bien que le plaquiste n’exerce pas en extérieur, le métier demande néanmoins une bonne condition physique. Il est amené à porter régulièrement des charges lourdes et à travailler dans un environnement poussiéreux ;
- De la disponibilité : comme de nombreux professionnels du bâtiment, le plaquiste doit souvent se déplacer sur les chantiers. C’est encore plus vrai lorsqu’il est chef d'entreprise. Il doit donc se montrer mobile et disponible pour ses clients.
Les compétences à maîtriser pour devenir plaquiste
Le savoir-faire d’un artisan plaquiste s’étend à de nombreuses compétences :
- Connaître les caractéristiques des matériaux qu’il utilise (staff, stuc, plâtre…) ;
- Maîtriser les techniques du plaquiste-plâtrier (gâcher le plâtre, enduire les supports…) ;
- Savoir manier les outils du plaquiste (équerre, niveau, perceuse…) ;
- Connaître les règles de sécurité sur un chantier ainsi que les normes de sécurité à respecter, notamment le document technique unifié (DTU) regroupant les normes que doivent respecter les professionnels dans la construction ;
- Savoir lire un plan et prendre des mesures précises ;
- Posséder des bases en histoire de l’art et styles architecturaux.
Études et formations pour devenir plaquiste
La formation initiale du plaquiste
Le plaquiste commence sa formation par un CAP (certificat d’aptitude professionnelle). Vous pouvez effectuer votre formation :
- Dans un lycée professionnel ;
- Dans un centre de formation des apprentis (CFA) ;
- Chez les Compagnons du devoir : c'est une association ouvrière dispensant des formations reconnues à des métiers traditionnels comme celui de maçon, de charpentier ou de plaquiste.
Voici les CAP recommandés :
- CAP métiers du plâtre et de l’isolation (généraliste) ;
- CAP staffeur-ornemaniste (plus spécialisé).
Le CAP peut être complété par une mention complémentaire de plaquiste. Cette mention complémentaire se réalise en 1 an après le CAP.
Ensuite, les apprentis plaquistes peuvent effectuer :
- Un baccalauréat professionnel comme le bac pro aménagement et finition du bâtiment ;
- Un brevet professionnel comme le BP métiers du plâtre et de l’isolation.
Enfin, dernière étape dans leur formation, les plaquistes peuvent envisager un BTS (brevet de technicien supérieur) qui pourra leur donner accès à des fonctions d’encadrement (chef de chantier, chef d’équipe). Le BTS aménagement et finition sera l’idéal pour achever leur formation.
Peut-on être auto-entrepreneur plaquiste sans diplôme ?
Pour exercer le métier de plaquiste indépendant, vous devez obligatoirement posséder une qualification professionnelle. Vous devrez prouver cette qualification professionnelle lors de la création de votre entreprise ou de votre société. Vous pouvez :
- Soit justifier d’un diplôme ;
- Soit justifier d’une expérience professionnelle d’au minimum 3 ans obtenue par exemple comme plaquiste salarié.
Autrement dit, devenir plaquiste sans diplôme n’est possible que si vous avez une expérience professionnelle suffisante dans le domaine. En l’absence d’expérience, vous devrez effectuer une formation.
L’agence pour la formation professionnelle des adultes (AFPA) propose un titre professionnel de plaquiste. Cette formation s’étale sur 6 mois. Elle vous donne accès à un diplôme de niveau 3 équivalent à un CAP ou à un BEP (brevet d’études professionnelles).
Le salaire d’un plaquiste indépendant
L’apprenti plaquiste est rémunéré en fonction de son âge et de ses années de formation. Il perçoit un pourcentage du SMIC. Ensuite, le plaquiste débutant commence sa carrière aux alentours du SMIC. Le site Habitat Presto indique qu’avec quelques années d’expérience, le plaquiste perçoit autour de 1 700€ net par mois.
Selon Coover, un plaquiste indépendant facture en moyenne entre 20 et 45€ de l’heure. Il peut également pratiquer un tarif au mètre carré. Dans tous les cas, le plaquiste fixe lui-même ses tarifs en fonction de nombreux facteurs : difficulté du chantier, coût des matériaux, zone géographique, etc. Les clients peuvent demander un devis pour connaître le tarif exact de la prestation souhaitée.
<div class="emphase-rt search">Tous les travaux supérieurs à 150€ doivent donner lieu à l’établissement d’un devis.</div>
Le statut le plus adapté pour devenir plaquiste
Devenir plaquiste en entreprise individuelle
Le plaquiste peut adopter le statut juridique de :
- L’entreprise individuelle (EI) ;
- L’entreprise individuelle à responsabilité limitée (EIRL).
Ces deux structures juridiques fonctionnent de façon simple et peuvent être créées rapidement.
L’EIRL limite la responsabilité de l’entrepreneur à la différence de l’EI. L’EIRL permet de mettre en place un patrimoine d’affectation dédié à l’activité professionnelle.
Devenir plaquiste en société unipersonnelle
Il existe deux types de sociétés unipersonnelles :
- L’entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL) ;
- La société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU).
Ces deux structures permettent de développer votre activité tout en limitant votre responsabilité personnelle.
Monter une société de plâtrerie
Si vous envisagez de créer une société avec d’autres personnes, tournez-vous vers une forme de société comme :
- La SARL (société à responsabilité limitée) ;
- La SAS (société par actions simplifiée).
Devenir Auto-entrepreneur plaquiste
Le régime de la micro entreprise (ex auto-entrepreneur) n’est pas un statut juridique mais un régime juridique.
Ce régime vous permet de bénéficier d’un régime social et d’un régime fiscal spécifiques. C’est également un régime ultra-simplifié qui permet de se lancer facilement et de débuter rapidement son activité.
Il n’est accessible que si vous avez choisi le statut juridique d’EI, d’EIRL ou d’EURL. En revanche, la micro entreprise est limitée par des plafonds de chiffre d’affaires annuels. En 2024, vous ne devez pas dépasser les seuils suivants :
- 172 673€ de chiffre d’affaires annuel hors taxe pour l’achat et vente de marchandises ;
- 77 700€ de chiffre d’affaires annuel hors taxe pour les prestations de services.
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Comment devenir plaquiste ? Les démarches pour créer une entreprise ou une société de plâtrerie
La création d’une entreprise pour un plaquiste
Créer votre entreprise nécessite de réaliser une déclaration de début d’activité. Les formulaires à remplir dépendent de la structure choisie :
- P0 CMB micro-entrepreneur pour une EI sous le régime de la micro entreprise ;
- P0 CMB pour une EI en dehors du régime de la micro entreprise ;
- P EIRL CM pour une EIRL.
Le formulaire doit être accompagné des pièces justificatives nécessaires, à savoir :
- La copie de votre pièce d’identité ;
- Le justificatif de domiciliation de l’entreprise ;
- La déclaration sur l’honneur de non-condamnation ;
- L’attestation de notification au conjoint marié ou pacsé de l’information donnée sur les conséquences des dettes professionnelles sur les biens communs ;
- Le formulaire de justification de qualification professionnelle artisanale (JQPA) ;
- La déclaration d’affectation du patrimoine en cas d’option pour l’EIRL.
Une fois votre dossier complet, déposez-le sur le site https://www.guichet-entreprises.fr/fr/. Vous pouvez aussi envoyer le tout à votre centre de formalités des entreprises (CFE) compétent. Le centre de formalités des entreprises compétent pour un plaquiste est la chambre des métiers et de l’artisanat (CMA).
La création d’une société pour un plaquiste
Pour créer une société, les démarches sont plus complexes. Tout d’abord, commencez par remplir la déclaration de début d’activité correspondant à la structure juridique que vous avez choisi :
Ensuite, vous devrez :
- Rédiger les statuts de votre société ;
- Publier une annonce dans un journal d’annonces légales (JAL) pour informer les tiers de la création de votre société ;
- Procéder au dépôt du capital social sur un compte dédié à la société.
Complétez votre dossier avec les pièces justificatives suivantes :
- La copie de la pièce d’identité du dirigeant ;
- L’attestation de dépôt des fonds ;
- Un justificatif de domiciliation de la société ;
- Les statuts de la société ;
- L’attestation de publication au sein du journal d’annonces légales ;
- La déclaration des bénéficiaires effectifs.
Enfin, envoyez votre dossier au centre de formalités des entreprises compétent, dans votre cas à la chambre des métiers et de l’artisanat.
Les spécificités du métier de plaquiste
Le régime social des plaquistes
Les plaquistes peuvent être :
- Travailleurs non-salariés ;
- Assimilés-salariés.
Les plaquistes ayant opté pour l’EI, l’EIRL, l’EURL et la SARL sont travailleurs non-salariés. C’est également le cas des plaquistes ayant choisi la micro entreprise.
Les cotisations sociales des travailleurs non-salariés tournent autour de 40 à 45% de leur rémunération. En micro entreprise, les cotisations sociales s’élèvent à 12,3% du chiffre d’affaires hors taxe pour l’achat vente de marchandises, à 21,2% (BIC), et 21.10% (BIC) du chiffre d’affaires hors taxe pour les prestations de services.
Les plaquistes ayant choisi la SAS ou la SASU sont assimilés-salariés. Ce statut implique des cotisations sociales plus importantes que celui de travailleur non-salarié (environ 80% de leur rémunération).
Le régime fiscal des plaquistes
En principe, les plaquistes ayant opté pour l’EI, l’EIRL ou l’EURL sont assujettis à l’impôt sur le revenu. Ceux qui ont choisi la SAS, la SASU ou la SARL relèvent de l’impôt sur les sociétés. Il existe cependant des cas où il est possible d’opter pour un autre régime fiscal sous conditions (exemple : impôt sur les sociétés en EURL).
Le régime fiscal de la micro entreprise est appelé régime micro-fiscal. Les micro-entrepreneurs sont assujettis à l’impôt sur le revenu. Les caractéristiques du régime micro-fiscal sont les suivantes :
- Un abattement forfaitaire de 50% pour frais professionnels sur leur chiffre d’affaires ;
- Une exonération de taxe sur la valeur ajoutée (TVA) tant que le chiffre d’affaires brut ne dépasse pas 85 800€ pour l’achat vente de marchandises et 34 400€ pour les prestations de services.
Les obligations comptables des plaquistes
La comptabilité des plaquistes dépend de leur chiffre d’affaires. Ils doivent tenir :
- Une comptabilité de trésorerie si le chiffre d’affaires brut est inférieur à 818 000€ par an pour l’achat vente de marchandises ou 247 000€ par an pour les prestations de services. Elle implique de tenir un livre-journal, un grand-livre et d’établir des comptes annuels ;
- Une comptabilité d’engagement au-delà de ces montants. En plus des obligations citées précédemment, vous devrez tenir un inventaire des éléments actifs et des éléments passifs tous les 12 mois.
A contrario, en micro entreprise, votre comptabilité est simplifiée. Vous avez simplement l’obligation de tenir un livre des recettes et un registre des achats.
Les assurances professionnelles des plaquistes
Le plaquiste a l’obligation de souscrire une assurance décennale. Elle permet de couvrir les éventuels dommages causés pendant les travaux. Les dommages couverts sont ceux qui pourraient compromettre la solidité de l’ouvrage ou le rendre impropre à sa destination pendant une période de 10 ans après la réception du chantier. Cette assurance décennale doit être mentionnée sur l’ensemble de vos devis et factures.
Le plaquiste doit également souscrire à une assurance responsabilité civile professionnelle (RC Pro). Elle vous protège contre les éventuels dégâts que vous pourriez causer aux tiers dans l’exercice de votre activité. Par exemple, elle indemnisera le client si vous le blessez malencontreusement avec l’un de vos outils.
D’autres assurances facultatives peuvent néanmoins se révéler utiles pour votre activité professionnelle. Pensez par exemple à faire assurer votre outillage et votre équipement.
Tableau récapitulatif : devenir plaquiste
Le plaquiste-plâtrier est un professionnel de la finition des bâtiments intervenant entre le maçon et le peintre en bâtiment. Les débouchés sont certains, alors si le métier vous plaît, lancez-vous !