Devenir maçon indépendant
Le maçon est LE professionnel du gros œuvre des bâtiments. C’est le premier à intervenir sur un bâtiment pour poser les murs et les fondations. Découvrez tous nos conseils pour devenir maçon indépendant dans cette fiche métier.
Définition : qu’est-ce qu’un maçon ?
Le maçon est l’artisan spécialiste du gros œuvre des bâtiments (maisons individuelles, immeubles, bureaux, bâtiments industriels…). C’est lui qui pose les fondations, les murs et les cloisons des bâtiments. À ce titre, il peut être amené à travailler avec l'architecte. Il intervient aussi bien sur des constructions neuves que sur des bâtiments en réhabilitation. Il ne doit pas être confondu avec le charpentier qui pose l'ossature générale du bâtiment, la charpente.
Outre ses compétences en maçonnerie générale, le maçon peut se spécialiser dans certaines branches d’activité. Quelques exemples ;
- Maçon du paysage : il réalise des constructions pour l’extérieur (escaliers, murets…) ;
- Maçon coffreur : il s’intéresse principalement aux coffrages (les moules dans lesquels coulent le béton armé) ;
- Maçon finisseur : il s’occupe des premières finitions après les travaux de gros œuvre ;
- Maçon VRD (voirie et réseaux divers) : il est spécialisé dans la maçonnerie des routes et autres éléments de voirie (construction de réseaux d’assainissement des travaux publics, réfection des caniveaux…).
Zoom sur le secteur d’activité de la maçonnerie
Le secteur du bâtiment et des travaux publics recrute beaucoup d’ouvriers. Il y a pléthore d’offres d'emploi dans le BTP. Choisir le métier de maçon vous garantit une protection contre le chômage.
Selon la Fédération Française du Bâtiment (FFB), il y aurait environ 80 000 postes à pourvoir tous les ans.
Le secteur de la construction de bâtiments est composé de grandes entreprises du BTP, d’entreprises artisanales et de professionnels indépendants. Les maçons travaillent généralement quelques années en tant que salariés (en CDD, en intérim ou en CDI) au début de leur carrière. Ils sont ensuite nombreux à faire le choix de monter une entreprise.
Les missions du maçon indépendant
Que fait un maçon tous les jours ? Voici les missions représentant le cœur de son travail :
- Poser les fondations, les planchers et les dalles ;
- Installer les armatures et faire le ferraillage ;
- Réaliser des moules et coffrages ;
- Appliquer et couler le mortier ;
- Réaliser des enduits ;
- Terrasser les surfaces ;
- Créer des ouvertures pour les portes et fenêtres ;
- Assembler des parpaings, briques ou pierres ;
- Monter les murs et les cloisons, etc.
Les qualités nécessaires pour devenir maçon
Si vous souhaitez devenir maçon, les qualités suivantes vous seront très utiles :
- Avoir une bonne condition physique : comme beaucoup de métiers du bâtiment et des travaux publics, le maçon est amené à travailler dehors par tous les temps. Il doit aussi porter des charges lourdes et travailler dans des positions souvent inconfortables. Il faut donc être résistant pour pouvoir supporter des conditions de travail parfois difficiles ;
- Être mobile : le métier nécessite parfois de se déplacer régulièrement sur des chantiers éloignés de son domicile. C’est un avantage pour les personnes qui aiment se déplacer et changer de cadre de manière récurrente ;
- Aimer le travail en équipe : le maçon travaille avec d’autres professionnels du BTP sur les chantiers pour construire le bâtiment. C’est un des avantages à choisir le métier de maçon : vous ne travaillerez presque jamais seul.
- Être rigoureux et précis : le maçon doit savoir lire des plans et respecter les indications du géomètre sur le chantier. La rigueur est essentielle et permet d’éviter toute imprécision qui menacerait la solidité de la construction.
Les compétences pour devenir maçon
En tant que maçon, vous devez maîtriser un ensemble de compétences techniques :
- Connaître les caractéristiques des matériaux utilisés (brique, parpaing, béton, résine…) ;
- Manier les outils du maçon (truelle, fil à plomb, bétonnière…) ;
- Exécuter les gestes techniques propres au métier (coffrage, ferraillage…) ;
- Savoir lire des plans et réaliser des tracés ;
- Connaître et respecter les règles de sécurité sur le chantier.
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Comment devenir maçon
Les études pour devenir maçon
Les maçons peuvent commencer leur formation dès la classe de troisième. En effet, la meilleure voie pour apprendre le métier est de passer par un CAP (certificat d’aptitude professionnelle) en apprentissage. Les CAP les plus répandus sont :
- CAP maçon ;
- CAP constructeur d’ouvrages en béton armé.
Après le CAP, vous pouvez compléter vos études avec un brevet professionnel (BP) ou un bac professionnel. Voici quelques-uns des diplômes possibles :
- BP maçon ;
- BP métier de la pierre ;
- Bac pro technicien du bâtiment organisation et réalisation de gros œuvre (TBORGO) ;
- Bac pro interventions sur le patrimoine bâti, option maçonnerie.
Il est possible de continuer en BTS (brevet de technicien supérieur) pendant 2 ans, après l’obtention d’un niveau Bac. Vous pouvez ainsi accéder à des postes de gestion de chantier comme celui de chef de chantier, ou bien travailler dans des bureaux d’études où sont réalisées des expertises techniques. Les BTS les plus demandés par les futurs maçons sont :
- BTS enveloppe des bâtiments : conception et réalisation ;
- BTS bâtiment.
Enfin, certains étudiants choisissent de continuer en licence professionnelle Métiers du BTP : bâtiment et construction (bac +3). Comme le BTS, cette formation donne accès à des postes d’encadrement.
Travailler comme maçon sans diplôme
La maçonnerie est une activité artisanale réglementée. Vous devez absolument posséder une qualification professionnelle (diplôme ou expérience professionnelle) pour exercer le métier de maçon. Si vous n’avez pas de diplôme, vous pouvez accéder au métier de maçon de 2 façons :
- Réaliser un CAP maçon ou un diplôme équivalent comme le titre professionnel de maçon ;
- Faire valoir votre expérience professionnelle : si vous avez déjà au minimum 3 ans d’expérience dans le métier, vous pouvez demander une validation des acquis de l’expérience professionnelle (VAE).
Pour obtenir plus de renseignements sur les formations permettant de vous reconvertir comme maçon, rapprochez-vous de l’AFPA (agence pour la formation professionnelle des adultes), des Greta (groupements d’établissements) ou contactez directement les centres de formation des apprentis (CFA).
Le salaire d’un maçon indépendant
L’apprenti maçon perçoit un pourcentage du SMIC qui évolue selon son expérience et dépend de son âge. Le maçon salarié débutant gagne environ le SMIC. Avec de l’ancienneté, le maçon expérimenté pourra gagner entre 2 000 et 2 500 € brut par mois.
En indépendant, vous pouvez augmenter vos revenus, car vous fixez vos propres tarifs. Selon le site Coover, le maçon indépendant peut toucher autour de 2 500 à 5 000 € brut par mois.
Le tarif horaire moyen constaté d’un maçon à son compte est d’environ 50 € de l’heure. Certaines tâches entraînent l’application d’un tarif forfaitaire (par exemple, un prix au mètre carré pour la construction d’un mur).
Le statut juridique le plus adapté pour devenir maçon
L’entreprise individuelle
Le maçon peut opter pour une entreprise individuelle (EI), simple à gérer, et idéale pour débuter une activité.
L’inconvénient de l’entreprise individuelle,c'est la responsabilité illimitée face aux dettes professionnelles. Sachez néanmoins qu’il est préférable d’opter pour une forme de société unipersonnelle ou pluripersonnelle dans le secteur du bâtiment.
La société unipersonnelle
La société unipersonnelle permet de créer une structure plus importante qu’une simple entreprise, mais moins imposante qu’une société classique. Elle est créée et gérée par une seule personne. Elle a également l’avantage de séparer votre patrimoine personnel de votre patrimoine professionnel.
Vous avez deux choix si vous optez pour une société unipersonnelle :
- L’EURL (entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée), qui possède des règles de fonctionnement strictes ;
- La SASU (société par actions simplifiée unipersonnelle), qui dispose de plus de flexibilité.
La société pluripersonnelle
Les maçons peuvent opter pour la création d’une société pluripersonnelle comme :
- Une SAS (société par actions simplifiée) ;
- Une SARL (société à responsabilité limitée).
C’est le choix idéal si vous envisagez de vous associer avec d’autres professionnels du bâtiment, comme un couvreur ou un électricien. Vous pourrez ainsi proposer une gamme de services variée à votre clientèle.
<div class="emphase-rt search">Créer une société anonyme (SA) est également possible. Cependant, cette forme de société est beaucoup plus complexe à diriger. Elle se prête mieux aux grandes entreprises du BTP.</div>
Cas particulier : la micro-entreprise
La micro-entreprise (ex auto entreprise) n’est pas un statut juridique, mais un régime juridique. Vous pouvez choisir le régime de la micro-entreprise si vous avez opté pour une structure juridique comme l’EI, ou l’EURL.
La micro-entreprise vous permet d’avoir accès à un régime simplifié en matière fiscale et sociale. Elle présente néanmoins un inconvénient : vous êtes limité par des plafonds de chiffre d’affaires. Si vous les dépassez, vous sortez automatiquement du régime micro-entreprise. Les limites sont fixées à :
- 188 700 € de chiffre d’affaires annuel brut pour l’achat vente de marchandises ;
- 77 700 € de chiffre d’affaires annuel brut pour les prestations de service.
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Quelles démarches pour devenir maçon ? La création d’une entreprise ou société
Créer une entreprise de maçonnerie
La création d’une entreprise nécessite de remplir une déclaration de début d’activité. Voici les Cerfa correspondants, selon la structure juridique que vous avez choisie :
- P0 CMB micro-entrepreneur pour une entreprise individuelle sous le régime de la micro entreprise ;
- P0 CMB pour une entreprise individuelle hors régime de la micro-entreprise.
Le formulaire doit être accompagné des pièces justificatives nécessaires, à savoir :
- Une copie de votre pièce d’identité ;
- Un justificatif de domiciliation de l’entreprise ;
- Une déclaration sur l’honneur de non-condamnation ;
- L’attestation de notification au conjoint marié ou pacsé de l’information donnée sur les conséquences des dettes professionnelles sur les biens communs ;
- Le formulaire JQPA (justification de qualification professionnelle artisanale) permettant d’attester de votre qualification professionnelle.
Une fois le formulaire dûment complété, accompagnez-le des pièces justificatives correspondantes, puis déposez votre dossier sur le site https://www.guichet-entreprises.fr/fr/
Vous pouvez aussi envoyer le tout à votre centre de formalités des entreprises (CFE) compétent. Le centre de formalités des entreprises compétent pour un maçon est la chambre des métiers et de l’artisanat (CMA).
Créer une société de maçonnerie
Pour créer une société de maçonnerie, vous devez :
- Rédiger les statuts de votre société ;
- Publier une annonce dans un journal d’annonces légales (JAL) pour informer les tiers de la création de votre société ;
- Procéder au dépôt de capital sur un compte dédié à la société.
Les formulaires de déclaration de début d’activité à remplir pour une société sont :
Les pièces justificatives suivantes complètent votre dossier :
- La copie de la pièce d’identité du dirigeant ;
- Un justificatif de domiciliation de la société ;
- Les statuts de la société ;
- L’attestation de dépôt des fonds ;
- L’attestation de publication au sein du journal d’annonces légales ;
- La déclaration des bénéficiaires effectifs.
Le dossier complet est à envoyer à votre centre de formalités des entreprises compétent, autrement dit la chambre des métiers et de l’artisanat.
Si votre entreprise emploie plus de 10 salariés, votre CFE compétent sera la chambre du commerce et de l’industrie.
Les spécificités du métier de maçon indépendant
Le régime fiscal du maçon
Le régime fiscal dépend de votre statut juridique. Vous pouvez être assujetti à :
- L’impôt sur le revenu (IR) si vous avez choisi une EI ou une EURL ;
- L’impôt sur les sociétés (IS) si vous avez opté pour une SARL, une SAS ou une SASU.
Cette distinction n’est pas figée. En effet, il est parfois possible d’opter pour l’impôt sur le revenu lorsque le principe est l’impôt sur les sociétés et vice-versa.
Cas particulier : le régime fiscal de la micro-entreprise
La micro-entreprise offre un régime fiscal à part et possède les caractéristiques suivantes :
- Les bénéfices de l’entreprise sont assujettis à l’impôt sur le revenu ;
- Un abattement forfaitaire de 50% est déduit du chiffre d’affaires brut de l’entreprise. Cet abattement correspond aux frais professionnels de l’entreprise (achat d’outils, de matériaux…). Vous ne pouvez donc pas déduire toutes vos charges en micro-entreprise. Cela peut être problématique pour les métiers du bâtiment ayant des charges importantes.
- L’entreprise est exonérée de taxe sur la valeur ajoutée tant qu’elle se situe en dessous de 91 900 € de chiffre d’affaires brut annuel en achat vente de marchandises et 36 800€ de chiffre d’affaires brut annuel en prestation de services.
Le régime social du maçon
Vous pouvez être :
- Travailleur non-salarié lorsque vous choisissez l’EI, l’EURL, ou la SARL ;
- Assimilé-salarié lorsque vous optez pour la SAS ou la SASU.
Les cotisations sociales payées varient selon votre statut. Elles s’élèvent à environ 40-45 % de votre rémunération si vous êtes travailleur non-salarié. En assimilé-salarié, vous payez beaucoup plus : environ 80 % du montant de votre rémunération.
Là encore, la micro-entreprise possède un régime à part. En micro-entrepreneur, vous êtes travailleur non-salarié, mais ne payez pas le même taux de cotisations sociales que les autres :
- 21.2 (BIC) et 21.10 % (BNC) de cotisations sociales pour les prestations de services ;
- 12,3% de cotisations pour l’achat vente de marchandises.
Les obligations comptables du maçon
Les obligations comptables du maçon dépendent du chiffre d’affaires :
- Si votre entreprise réalise moins de 818 000 € de chiffre d’affaires brut pour l’achat vente de marchandises et moins de 247 000 € de chiffre d’affaires brut pour les prestations de services, vous devez tenir une comptabilité de trésorerie. Ce type de comptabilité nécessite la tenue d’un livre-journal, d’un grand-livre et l’établissement de comptes annuels.
- Si votre entreprise réalise un chiffre d’affaires plus important que ces montants, vous devez tenir une comptabilité d’engagement. Vous avez pour obligation de tenir les livres comptables, d’établir les comptes annuels et d’opérer un inventaire des éléments actifs et passifs au moins tous les 12 mois.
À contrario, en micro-entreprise, la comptabilité est très simplifiée et ne nécessite pas d’expert-comptable. Il faut simplement tenir un livre des recettes et un registre des achats.
L’obligation d’assurance du maçon
Vous avez l’obligation de souscrire à une assurance décennale. Cette assurance vous permet de couvrir les dommages affectant la solidité du bien ou le rendant impropre à son usage pendant 10 ans à compter de la date de réception des travaux.
C’est indispensable puisque vous intervenez en première ligne sur le bâtiment. Par exemple, la décennale peut intervenir si un mur que vous avez posé s’est effondré. Son coût n’est cependant pas négligeable : prévoyez entre 1 500 et 4 000 € par an.
<div class="emphase-rt search">Vous devez fournir à vos clients une attestation d’assurance décennale avant toute ouverture d’un nouveau chantier. </div>
Vous devez également souscrire à une assurance responsabilité civile professionnelle. La RC pro est obligatoire pour tous les professionnels du bâtiment. Elle couvre les dommages causés aux tiers dans l’exercice de l’activité professionnelle. Par exemple, elle intervient si vous blessez quelqu’un sur le chantier.
Tableau récapitulatif : devenir maçon
La maçonnerie est un secteur pourvoyeur de nombreux emplois. Alors si ce domaine d’activité vous passionne, lancez-vous !