Affacturage ou escompte, que choisir ?
Une trésorerie en bonne santé est un effort de longue haleine. Que vous soyez indépendant ou à la tête d’une grande entreprise, votre succès dépend aussi de la bonne gestion de votre comptabilité. Heureusement, des solutions existent pour vous épauler dans cet exercice : découvert autorisé, crédits en ligne, logiciels ... Autant de services à disposition de tous les indépendants. Qu’en est-il de l’affacturage ? Et de l’escompte ? Deux solutions de financement en vogue dont vous avez peut-être déjà entendu parler, mais dont vous ne connaissez pas encore les atouts. Affacturage et escompte, comment ça marche ? Quels sont leurs avantages ? Et leurs différences ? En dépit de leurs grandes similitudes, quelle solution serait faite pour vous ? Éclairage et retour sur 5 grandes différences entre escompte et affacturage💡.
Affacturage et escompte : deux solutions, deux définitions
Tout comprendre sur l’escompte
👉Qu’est-ce qu’un escompte ? L’escompte est une solution de financement à court terme. Elle est aussi appelée “escompte bancaire” ou “escompte financier”.
À ne pas confondre avec l’escompte commercial, que nous abordons dans la partie suivante.
👉 À quoi ça sert ? L’escompte financier, comme le découvert autorisé ou l’affacturage, est une solution de financement à court terme. Ce service permet à une entreprise de protéger ses fonds en diminuant le besoin en fonds de roulement (BFR) de sa trésorerie. C’est-à-dire, sa capacité à restituer rapidement des fonds en dépit de dépenses professionnelles régulières.
<div class="emphase-rt search">Lorsque les dépenses professionnelles d'une entreprise sont plus élevées ou plus fréquentes que l’encaissement de fonds, des décalages de trésorerie apparaissent. C'est normal : l'entreprise sort plus d'argent qu'elle n'en rentre ! </div>
Cette situation est bien souvent temporaire (délais de paiement d'une facture, dépenses imprévues, prélèvements URSSAF, etc.) Mais lorsque le problème devient récurrent, toute l'activité est menacée. Le profil bancaire de l'activité sur son compte pro peut en prendre un coup.
Exemple 1 : Antoine est menuisier à son compte. Ses revenus ne sont pas réguliers : il n’a pas de missions fixes chaque mois, et doit parfois attendre la fin d’une mission (jusqu’à 3 mois pour le gros œuvre) avant d’être payé. Pourtant, Antoine doit payer tous les mois la location de son équipement ainsi que les matières premières (colle, bois, matériaux divers, etc.) Résultat : la trésorerie d’Antoine est parfois fragilisée et son besoin en fonds de roulement doit être amélioré.
👉 Comment ça marche ? Lorsqu’elle fait une opération d'escompte financier, une entreprise cède un effet de commerce à une banque (ou à un organisme financier.)
Un effet de commerce est un document permettant à une entreprise de donner un ordre de paiement. Il peut prendre la forme d’une lettre de change ou d’un billet à ordre qui prévoit une date de règlement de la somme, et doit être signé par le client débiteur.
En fonction de l’appréciation qu’elle fait du risque, la banque peut accepter ou refuser l'effet de commerce. Si elle l’accepte, elle ne rachète pas la créance, mais consent à verser la somme dans un délai plus ou moins court. Cette somme est versée sous la forme d'un petit prêt au créancier.
Pour faire simple, l'escompte financier est une sorte d'avance ou de mini prêt proposée par la banque.
Lorsque la créance arrive à échéance : si le client tarde à payer ou si une situation d’impayé se présente, la banque peut se retourner contre l’entreprise pour réclamer le montant de la somme prêtée. Elle peut aussi demander des frais supplémentaires. C'est pour cela que nous précisions que la banque n'achète pas la créance, mais consent à une avance.
Ne pas confondre : escompte financier et escompte commercial
Avant d’aborder l'affacturage, distinguons d’abord l’escompte financier de l’escompte commercial.
👉Nous venons de définir le premier, aussi appelé escompte bancaire.
👉L’escompte commercial, quant à lui, est une réduction de prix accordée par un fournisseur à l’un de ses clients. Par exemple, si le client accepte de régler une facture dans un délai plus court en échange d'une remise. Cette remise est un escompte commercial.
Exemple 2 : Matthieu est fournisseur de matières premières dans le milieu de la cosmétique. Son entreprise vend notamment des produits d’origine contrôlée (miel, extraits végétaux, hydrolats, etc.) permettant de formuler des crèmes hydratantes de luxe. L’entreprise de Matthieu signe un premier contrat avec une grande marque de soins qui souhaite créer une nouvelle gamme naturelle. Les deux parties s’entendent sur un escompte commercial : la grande marque s’engage à régler les factures en 30 jours ouvrés au lieu de 60, en échange de quoi Matthieu propose un taux d'escompte (une réduction) de 7% sur certaines matières premières. Gagnant-gagnant : la grande marque préserve son cycle d’approvisionnement et Matthieu protège sa trésorerie.
L’escompte commercial (ou “escompte de règlement”) est donc une remise. Soit, une opération commerciale, à l’instar de l’escompte bancaire, qui est une opération de crédit.
L’affacturage, décryptage
👉Qu’est-ce que l’affacturage ? Appelé aussi “opération de factoring”, l’affacturage est également une solution de financement à court terme. Tout comme l’escompte, l’affacturage permet de préserver sa trésorerie... Mais pas que !
👉 Comment ça marche ? L’affacturage permet à une entreprise de céder une créance client (une facture) à un prestataire, en échange d’une commission (un pourcentage TTC de la facture, ou bien, un forfait mensuel ou annuel). Le prestataire de l'affacturage évalue le risque que représente la facture, puis décide de l’accepter ou la refuser.
S’il accepte la facture, le service d'affacturage propose le plus souvent de :
- Régler tout ou partie du montant de la facture dans un délai ultra-court ;
- Prendre en charge l’ensemble de la relance concernant la facture. Soit, tous les échanges (mails, courriers recommandés) avec le client ;
- Assumer le risque potentiel de litige, comme une facture impayée.
💡Auparavant, l’affacturage était proposé principalement par les banques. Aujourd’hui, de nombreux prestataires digitaux ont vu le jour, proposant des offres toujours plus souples et surtout, adaptées aux indépendants (PME, micro entreprises, etc.). Plus besoin de signer un contrat d’affacturage ou de payer des frais de dossier ! Vous pouvez désormais céder une ou plusieurs factures "à la carte", celles de votre choix, via une seule et même application, et suivre son évolution en temps réel avant de recevoir les fonds ultra-rapidement.
👉 À quoi ça sert ? Tout comme l’escompte (ou le découvert), l'affacturage est une solution de recouvrement dans l’immédiat. Mais elle propose aussi d’autres avantages ! Grâce à l’affacturage, une entreprise ou un indépendant peut :
- Se débarrasser du risque de facture impayée ;
- Protéger sa trésorerie grâce aux délais de paiement plus courts (48h au lieu de 60 jours !). Et ainsi, éviter les décalages ou pouvoir faire sa déclaration URSSAF et être prélevé même lorsqu’un client tarde à payer ;
- Choisir les factures les plus “à risque” (payeurs longs, montants élevés, clients peu fiables, etc.) via un service d’affacturage à la carte ;
- Déléguer une partie du poste client importante, la relance (surtout si vous n’êtes pas à l’aise avec les échanges concernant les paiement, par exemple) et ainsi se dégager du temps ;
- Dégager une image de professionnalisme auprès de vos clients.
Avant de faire votre choix, il est aussi important de connaître les inconvénients de l’affacturage. Mais n'oubliez pas que ces derniers sont souvent relatifs à l’offre du prestataire ! Si vous êtes une multinationale, vous n'aurez pas les mêmes besoins d'un auto-entrepreneur côté affacturage.
5 différences entre affacturage et escompte
Solutions de recouvrement express, escompte et affacturage sont des cousins proches - pas des jumeaux identiques. Découvrez les 5 principales différences entre les deux.
Différence n°1 : effet de commerce versus facture
Tout d’abord, l’escompte bancaire consiste à céder un effet de commerce. Pour faire simple, il s’agit, à très petite échelle, d’une demande de mini crédit à court terme. Lorsqu’une banque accepte une opération d’escompte, elle ne rachète pas la créance. Elle consent à faire une avance.
L’affacturage, quant à lui, consiste bien à céder une créance client : le prestataire prend en charge une facture.
C’est pourquoi l'affacturage est parfois appelé “escompte sur facture” !
Différence n°2 : le risque de litige
Cette première différence entre facture et effet de commerce nous permet d’aborder le deuxième point. Dans la majorité des cas, un prestataire d’affacturage assume le risque de litige.
Si un client tarde à régler ou ne règle jamais une facture, le service d'affacturage prend en charge l’ensemble des frais et démarches nécessaires (relance, saisie des tribunaux, etc.) pour assurer le recouvrement de la dette.
Ce n’est pas le même mécanisme pour l’escompte bancaire. Face à un impayé ou un retard de paiement, l’organisme financier fait appel à l’entreprise pour être remboursé de son avance, et peut aussi demander une commission supplémentaire.
<div class="emphase-rt search">En cas de litige, le service d'affacturage assume le risque. Pour l'escompte financier, l’établissement de crédit peut se retourne contre l’entreprise pour demander un remboursement de la dette, et potentiellement des frais additionnels.</div>
Différence n°3: la question des délais
Un prestataire d’affacturage propose dans son offre commerciale un délai de paiement intéressant. C’est là son avantage principal ! La cession de la créance client est immédiate à compter du moment où le service d’affacturage accepte la facture.
Par exemple, si vous êtes micro-entrepreneur, un client peut vous payer de la même manière qu’il paie un fournisseur, c’est-à-dire 60 jours après réception de votre facture. Si vous cédez cette dernière à un service d’affacturage, vous recevez le montant (sous réserve d’acceptation de la facture) en seulement 24 à 48h, pour les plus rapides.
Pour l’escompte financier, c’est différent, car il n'a s'agit pas d'une facture. L’effet de commerce est susceptible de générer des délais de traite supplémentaires. Ces derniers peuvent être longs, atteignant parfois la date de règlement initiale de la créance. L’escompte perd alors tout son intérêt : il n’est plus une solution de préfinancement rapide.
Différence n°4 : Le prestataire
L’escompte financier requiert, dans la plupart des cas, l’intervention d’une banque ou d’un établissement de crédit.
L’affacturage, en revanche, est désormais proposé par de nouveaux players, tels que des prestataires en ligne. Plus besoin de solliciter un conseiller, vous pouvez céder la facture de votre choix de manière entièrement dématérialisée.
Différence n°5 : Le poste client
Enfin, la plupart des services d’affacturage proposent de prendre en charge l’ensemble de la relance relative à une facture.
Un service très apprécié par les indépendants ou entreprises souhaitant gagner du temps, ou n’étant pas à l’aise avec cet aspect du poste client. Une ligne d’escompte n’inclut pas ce type d’offre.
N'oubliez pas non plus qu'un service d'affacturage peut favoriser une image de sérieux et de professionnalisme auprès de vos clients. Pensez simplement bien à les prévenir en amont !
Le choix du roi : et si vous cumuliez affacturage et escompte ?
Bonne nouvelle : le cumul affacturage et escompte, c’est possible ! Il s’agit même d’une situation courante.
Légalement, rien n’interdit à une entreprise de posséder à la fois une ligne d’escompte et un contrat d’affacturage. Ainsi, vous pouvez tout à fait faire une demande d’escompte financier auprès d’une banque, tout en cédant certaines factures à un prestataire d’affacturage en ligne.
En conclusion, si l’affacturage l’emporte sur l’escompte, les deux incarnent des solutions de financement non seulement intéressantes, mais aussi complémentaires. À vous de mettre en place le pilotage qui vous semble le mieux adapté à votre activité, sans oublier qu’il existe des services accessibles, pensés pour vous faciliter la vie 😉 !