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Frais de l’auto-entrepreneur : le guide détaillé

Si la micro-entreprise permet de se lancer à moindres frais, elle n’est pas pour autant gratuite.

Charges sociales et fiscales, impôts locaux, frais fixes et variables… Comme tout indépendant, votre activité sollicite plus ou moins votre trésorerie. L’objectif de ce guide est de vous permettre d’anticiper au maximum les entrées et sorties d’argent impondérables liées à votre statut juridique, afin de maintenir votre équilibre financier.

Quelles sont les charges à prévoir quand on est auto-entrepreneur (micro-entrepreneur), depuis la création de sa structure jusqu’aux frais du quotidien ?

Rentrons dans le détail ensemble.

Frais et charges de l’auto-entrepreneur : petite précision

👉Lorsque l’on parle de « frais », on entend plutôt les dépenses courantes d’une activité professionnelle (frais fixes et variables). Par exemple :

  • Le loyer de vos bureaux ;
  • Le coût de vos logiciels ;
  • Vos assurances, etc.

Les frais correspondent aux factures de votre micro-entreprise au quotidien.

Par « charges », on désigne plutôt les frais liés à votre activité prélevés par l’administration :

Et bonne nouvelle : les charges en micro-entreprise sont plutôt avantageuses !

Les charges et frais de création d’une micro-entreprise

Un coût imbattable

Le régime de la micro-entreprise, aussi appelé « statut auto-entrepreneur » (attention, il s’agit d’un régime et non d’un statut !) gagne en popularité depuis sa création. Et à juste titre : accessible, ultra-simple, et surtout, à moindre coût, ce régime permet à un entrepreneur individuel de se lancer sans prévoir d’apports importants. Ainsi, que vous soyez commercial, artisan ou rédacteur web, votre projet peut être viable sans levée de fonds ou prêt professionnel.

L'immatriculation d'une micro-entreprise est gratuite !

 

<div class="emphase-rt search">Bon à savoir :<br/>En fonction de votre activité, vous devrez peut-être prévoir des frais d’inscription éventuelle à une chambre des métiers ou à un registre. Par exemple, le droit d’inscription au registre des agents commerciaux (RSAC) est d’environ 25 € (son montant exact varie en fonction des localités).</div>

Les frais d’ouverture de compte

⚖️ Un entrepreneur individuel en micro-entreprise a l'obligation d'ouvrir un compte « dédié à son activité » (donc distinct de son compte personnel) dès lors qu’il génère plus de 10 000 € de chiffre d’affaires pendant deux années consécutives.

Dans ce cas, vous devez compter les frais bancaires parmi vos dépenses fixes. Soit :

  • L’abonnement à votre compte pro en ligne ou l’offre de votre banque ;
  • Le coût de votre carte ; 
  • Les frais liés à des découverts autorisés ;
  • Ou par exemple les frais liés à la location d’un TPE (Terminal de Paiement), etc.

Ce coût est très variable d’une institution de paiement à une autre. Certaines institutions peuvent aussi refuser une ouverture de compte pro si elles estiment que votre activité est trop faiblement rémunératrice. 

 

<div class="emphase-rt notif">À noter :<BR/>S’il n’est pas obligatoire d’avoir un compte professionnel pour son activité d’auto-entrepreneur, en revanche, il est obligatoire que la mention « entrepreneur individuel » ou « EI » soit présente sur l’intitulé du compte.</div>

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Les autres frais de départ 

Ces frais dépendent de votre activité. Par exemple :

  • Si vous êtes charpentier, il faut prévoir des frais de départ pour votre équipement, vos matières premières, ou encore, le bail de votre atelier.
  • Si vous êtes chauffeur VTC, la facture monte rapidement côté véhicule et frais kilométriques.
  • Si vous êtes graphiste, en général, un ordinateur et une tablette sont incontournables, tout comme un abonnement à la suite Adobe.

Une fois votre micro-entreprise créée, vous pouvez commencer à générer un chiffre d’affaires. D’autres frais et charges seront alors à prévoir.

 

<div class="emphase-rt shield">Attention : vos frais ne sont pas déductibles au réel en micro-entreprise ! Si votre activité grandit et génère de plus en plus de frais, cela pourrait devenir intéressant de changer de forme juridique.</div>

Les charges de l'auto-entrepreneur : cotisations sociales et impôts

Tous les micro-entrepreneurs sont redevables du versement d’impôts et taxes et de cotisations sociales.

Contrairement à d’autres statuts juridiques (comme les sociétés, par exemple), les charges fiscales et sociales de l’auto-entrepreneur sont calculées sur son chiffre d’affaires

 

<div class="emphase-rt notif">À noter :<BR/>Même en l’absence de chiffre d’affaires, vous devez effectuer votre déclaration de chiffre d’affaires (à zéro donc). Le montant des charges fiscales et sociales sera donc nul lui aussi.</div>

Les charges fiscales de l’auto-entrepreneur (micro-entrepreneur) 

L’impôt sur le revenu

Les micro-entreprises bénéficient du régime micro-fiscal et sont imposées à l’impôt sur le revenu. Son montant dépend de la nature de votre activité, ainsi que du niveau de votre chiffre d’affaires.

Pour payer son impôt sur le revenu, deux options s’offrent au micro-entrepreneur :

  • Le prélèvement à la source : dans ce cas, vous êtes prélevé chaque mois ou chaque trimestre d’un acompte d’impôt sur le revenu, calculé par l’administration fiscale en fonction de prévisions de votre chiffre d’affaires. Une régularisation aura lieu l’année suivante, pour s’ajuster à votre chiffre d’affaires réel. Selon si celui-ci avait été estimé à la hausse ou à la baisse, vous aurez donc soit un remboursement, soit un complément d’impôt à verser.
  • Le versement libératoire : dans ce cas, votre impôt sur le revenu est calculé directement sur votre chiffre d’affaires réel, au moment de sa déclaration (mensuelle ou trimestrielle). Vous n’aurez donc pas de régularisation ultérieure à prévoir. Pour choisir cette option, votre chiffre d’affaires doit respecter un certain plafond, qui dépend de la nature de votre activité.

Si vous optez pour le versement libératoire, les taux d’impôt sur le revenu sont les suivants :

  • 1 % prélevé sur votre chiffre d’affaires pour les activités de vente ou de fourniture de logement ; 
  • 1,7 % prélevé sur votre chiffre d’affaires pour les activités de prestations de services ; 
  • 2,2 % prélevés sur votre chiffre d’affaires pour les bénéfices non commerciaux (BNC).

En revanche, si vous choisissez le prélèvement à la source, le taux de l’impôt sur le revenu intégrera l’ensemble de vos revenus, et pourra donc être compris entre 0 et 45 %, selon les tranches de revenus imposables.

Parenthèse sur la déduction des charges en micro-entreprise

Nous l’avons vu : les auto-entrepreneurs sont imposés sur leur chiffre d’affaires, et ne peuvent pas déduire leurs charges réelles de leur bénéfice imposable. En revanche, l’administration fiscale a prévu un abattement forfaitaire pour tenir compte des charges de votre micro-entreprise.

👉 Le taux de cet abattement forfaitaire varie en fonction de votre activité :

  • 34 % prélevés sur votre chiffre d’affaires pour une activité de prestation de service ;
  • 50 % prélevés sur votre chiffre d’affaires pour une activité libérale ;
  • 71 % prélevés sur votre chiffre d’affaires pour une activité d’achat-revente de marchandises.

Cet abattement s’applique automatiquement, et vient réduire le montant de votre chiffre d’affaires pour calculer votre impôt sur le revenu.

<div class="emphase-rt shield">Attention : pour profiter de l’abattement forfaitaire, il faut avoir choisi une imposition via le prélèvement à la source. En effet, l’abattement est inaccessible pour les micro-entrepreneurs ayant choisi le versement libératoire.</div>

La Cotisation Foncière des Entreprises (CFE)

La CFE est un impôt local qui concerne tous les auto-entrepreneurs, même si leur chiffre d’affaires est nul.

Voici les informations principales à retenir au sujet de cet impôt :

  • La CFE se calcule sur le bien immobilier dans lequel vous exercez votre activité professionnelle (dans la mesure où celui-ci est soumis à la taxe foncière), que vous soyez locataire ou propriétaire de ce bien.
  • Elle se paye tous les ans, au plus tard au 15 décembre.

Plusieurs cas d’exonérations de la CFE, partielles ou totales, sont possibles :

  • C’est votre première année d’exercice : vous n’avez pas de CFE à payer ; en revanche, vous devrez tout de même remplir une déclaration dite « initiale » avant le 31 décembre de l'année au cours de laquelle vous avez démarré votre activité.
  • Votre chiffre d’affaires est inférieur à 5 000 € par an et vous n’avez pas de local dédié exclusivement à l’exercice de votre activité.
  • Certaines activités sont par nature exonérées de CFE : la plupart des activités artisanales, ainsi que certaines activités non commerciales (sportifs ou professeurs par exemple), et certaines activités industrielles et commerciales (éditeurs de publications périodiques, agences de presse agréées).
  • Votre entreprise est implantée dans un bassin d'emploi à redynamiser (BER), un quartier prioritaire politique de la ville (QPPV), une zone de restructuration de la défense (ZRD), un bassin urbain à dynamiser (BUD), une zone de développement prioritaire (ZDP), une zone d’aide à l'investissement (ZAI), une zone de revitalisation des centres-villes (ZRCV), ou encore une zone de revitalisation des commerces en milieu rural (ZoRCoMiR).

La taxe pour frais de chambre consulaire

Cette taxe ne concerne que les auto-entrepreneurs qui exercent une activité commerciale et/ou une activité de prestation de services artisanaux ou commerciaux.

Vous êtes donc exonéré de cette taxe si vous exercez une profession libérale. Il en va de même si votre chiffre d’affaires annuel ne dépasse pas 5 000 € (comme pour la CFE).

Plusieurs chambres consulaires existent : les Chambres de commerce et d’industrie (CCI), les Chambres des métiers et de l’artisanat (CMA). Celle dont vous dépendez ne sera pas la même en fonction de la nature de votre activité.

La taxe pour frais de chambre consulaire correspond à un pourcentage du chiffre d'affaires, qui varie selon votre activité :

  • 0,015 % pour l’achat/revente de marchandises, pour la fourniture de denrées, et les prestations d’hébergement ;
  • 0,22 % pour l’achat/revente de marchandises artisanales (0,29 % en Alsace et 0,37 % en Moselle) ;
  • 0,044 % pour les prestations de services ;
  • 0,48 % pour les prestations de services artisanales (0,65 % en Alsace et 0,83 % en Moselle) ;
  • 0,007 % pour les artisans en double immatriculation à la CCI et à la CMA.

Les charges sociales de l’auto-entrepreneur

Les cotisations sociales du micro-entrepreneur

L’auto-entrepreneur (micro-entrepreneur) est affilié au régime général de la Sécurité sociale. L’ensemble des charges sociales qu’il paie lui fournit une couverture sociale. 

Ces frais permettent de couvrir tout un ensemble de ses besoins : maladie, maternité, allocations familiales, vieillesse, retraite, invalidité, décès…

💡Si vous ne réalisez pas de chiffre d’affaires, vous ne payez pas ces cotisations. En revanche, cela a un impact sur cette couverture sociale (sur la retraite et la vieillesse).

Les taux de cotisations sociales sont calculés sur la base du chiffre d’affaires facturé par le micro-entrepreneur. Ces taux dépendent de la nature de votre activité :

  • 21,2 % pour les activités de prestations de services commerciales ou artisanales (BIC) et pour les activités libérales ;
  • 21,10 % pour les autres prestations de services (BNC) ;
  • 12,3 % pour les activités d’achat-revente de marchandises.

La Contribution à la Formation Professionnelle (CFP)

Vous contribuez également à la CFP (Contribution à la Formation Professionnelle). Cette taxe permet d’ouvrir des droits à la formation professionnelle et se règle en même temps que les cotisations sociales de la micro-entreprise.

Son taux reste relativement bas :

  • 0,10 % du chiffre d’affaires pour les activités commerciales ;
  • 0,2 % du chiffre d’affaires pour les activités de prestation de service et les professions libérales ; 
  • 0,30 % du chiffre d’affaires pour les activités artisanales. 

Les autres frais du micro-entrepreneur liés à son activité

Les frais fixes de l'auto-entrepreneur

Ce qu’on appelle communément les « frais fixes », en opposition aux frais variables d’un indépendant, regroupe tout un ensemble de dépenses incontournables.

Les frais fixes sont tous les frais réguliers qu’un indépendant ne peut pas déduire de ses revenus. 

Ces frais fixes sont importants, car ils peuvent diminuer votre rentabilité. Il faut donc les anticiper dès le début de votre projet pour ne pas fragiliser votre trésorerie.

👉Comptez par exemple :

  • le loyer de votre bureau ou atelier ;
  • la mutuelle et les assurances liées à votre équipement ou votre santé ;
  • la communication (si vous payez un site web chaque mois, par exemple) ;
  • la location d’équipement ou de logiciels ;
  • les charges liées à la vente de vos produits (frais postaux, emballage) ;
  • les factures d’énergie, d’électricité, d’Internet.

Tout au long de votre aventure entrepreneuriale, ces créances doivent être honorées et ce, en dépit des différents mouvements sur votre compte (entrées et sorties d’argent).

Les frais variables de l'auto-entrepreneur

À l’inverse des frais fixes, les frais variables, eux, varient 😉. Le plus souvent, il s’agit de frais momentanés, exceptionnels ou inattendus. Comptez par exemple :

  • Les frais temporaires : déplacements, achat ou location de véhicules, frais de carburant, frais liés à l’hébergement ou aux repas, achats dans le cadre d’une mission.
  • Les frais imprévus : une panne de matériel, un dégât des eaux, etc.

Notre conseil : épargnez tous les mois un pourcentage de votre chiffre d’affaires pour pouvoir anticiper ces imprévus. 

FAQ

Y a-t-il des frais liés à la collecte de la TVA pour un micro-entrepreneur ?

En micro-entreprise, sous un certain plafond de chiffre d’affaires, vous êtes en franchise de TVA. Concrètement, cela signifie que vous n'avez pas besoin de collecter ni de payer la TVA sur les produits et/ou prestations de services que vous proposez.

Quel est le seuil de chiffre d’affaires à ne pas dépasser pour rester auto-entrepreneur ?

Le plafond de chiffre d’affaires pour bénéficier du régime micro dépend de l’activité que vous exercez :

  • Il est de 188 700 € pour une activité de vente de marchandises, fourniture de denrées et de logements.
  • Il est de 77 700 € pour les prestations de services et les professions libérales.

J’ai fait une petite année : ai-je quand même droit à l’abattement forfaitaire ?

L’abattement forfaitaire correspond à un pourcentage de votre chiffre d’affaires, et ne peut pas être inférieur à 305 €.

La seule condition pour en bénéficier est de choisir d’être imposé via le prélèvement à la source, et non via le versement libératoire.

Mélanie Juhel Goossens

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